Bergerac trouve son origine dans l’existence d’un château, construit à la fin du XIème siècle en bord de Dordogne, qui attire une population jusqu’alors dispersée dans la plaine.
Le bourg Castral grandit pour devenir étape de voyageurs, pèlerins et marchands un siècle plus tard. L’édification de l’église Saint Jacques et d’un hôpital confirme cette extension. Au XIIIème siècle, le développement de la viticulture et la croissance du commerce donnent lieu à la construction d’un pont sur la Dordogne. Engagée dans le mouvement municipal, la Ville acquiert libertés et franchises, conditions de sa fortune, puisqu’elle peut désormais exporter ses vins. L’agglomération s’étend et déborde par des faubourgs où s’installent des couvents d’ordre mendiants. Les terres céréalières arrivent aux portes de la ville tandis que la vigne domine sur les coteaux dès cette époque.
Au milieu du XIVème siècle, la cité est surprise par le conflit franco-anglais dans lequel elle se maintient en tant que ville franche et indépendante par sa stratégie diplomatique. Elle n’en perd pas moins la moitié de sa population fiscale. Après un redressement démographique, le pouvoir municipal restructure la vie urbaine et règlement l’hygiène publique. Avec la paix, la prospérité commerciale reprend, mais la population s’éprend des idées calvinistes. La paisible cité marchande devient alors une puissante place protestante forte où couvents et églises sont détruits.
Malgré les guerres de religion, la population mène une paisible et riche existence à l’abri de ses défenses. L’arrivée de l’imprimerie crée une activité importante à Bergerac, qualifiée alors de petite Genève. L’opulence nouvelle s’exprime dans de beaux programmes architecturaux, dont l’Hôtel des Peyrarède élevé en 1604. Cette brillante période d’indépendance s’achève avec la reconquête des villes par Louis XIII. Ouvrant leurs portes aux armées royales, les Bergeracois organisent une entrée solennelle au souverain. Celui-ci fait démanteler les fortifications et construire une citadelle à l’est de la ville. Il installe un régiment d’infanterie, constitue une municipalité dévouée et laisse une mission de pères Récollets. Réformés et catholiques cohabitent tant bien que mal jusqu’aux nouvelles persécutions et dragonnades de la fin du siècle, qui vident Bergerac de ses forces vives. Dépeuplée, la ville devient terre de mission où arrivent de nombreuses congrégations qui maîtrisent rapidement les institutions et constituent d’importants patrimoines fonciers.
Au XVIIIème siècle, Bergerac maintient son rôle de grand marché régional, mais elle ne réussit pas à retrouver son dynamisme passé. Bien que située sur un axe de communication majeur, la ville demeure enclavée au XIXème siècle.
A son arrivée tardive dans l’âge industriel, Bergerac doit un passage urbain de haute qualité dans un environnement préservé.