On commence notre circuit (3 km, 1h30) en quittant l’office de tourisme de Bergerac, Quai Cyrano, pour traverser le nouveau pont et rejoindre le quartier de la Madeleine. Ici, la fontaine aux Saumons éclabousse la rive gauche par sa puissance, sa fraîcheur et son originalité. L’œuvre du sculpteur Henri Redon célèbre la richesse halieutique de la Dordogne et rappelle l’attachement de la population à sa rivière et aux nombreux saumons qui la remontaient pour se reproduire.



Autrefois, trois autres fontaines étaient recensées sur la rive gauche : la fontaine du Bourna, la fontaine du gué, la fontaine de l’amitié. En contrebas de la place de La Butte, le site bucolique de la fontaine-lavoir de Fonsivade, offre un point de vue sur le pont et le port. L’établissement de la fontaine La Fonsivade se confond avec les origines médiévales du bourg de la Madeleine. Sa création en 1485, à l’est de l’église de la Madeleine, en amont de l’ancien pont, est de ce fait quelque peu postérieure à la mise en place des fontaines publiques, à partir de 1254. Ses eaux s’écoulent en un véritable ruisseau jusque dans la Dordogne.


Reprenons le chemin de la rive droite et la rue de l’Ancien-Pont, pour découvrir, sur notre gauche, rue des Rois-de-France, en face de la Maison Peyrarède dite château Henri IV, une fontaine à bassin octogonal. Un bassin-fontaine récent, construit lors de la rénovation du quartier.


En retrouvant le quai Salvette, arrêtons-nous au numéro 8 pour deviner à travers les feuillages une fontaine-borne, de laquelle une gargouille crache une eau non potable. On poursuit notre balade « auditive » en nous dirigeant rue de la Fonbalquine pour découvrir une autre fontaine-borne, qui nous rapproche du RPA Saint-Jacques tout près de l’église Saint-Jacques. La fontaine du savoir se caractérise par sa forme carrée et ses 4 têtes de Lions cracheurs d’eau.




On contourne l’église Saint-Jacques, on laisse la statue de Cyrano, pour découvrir la place Pélissière, la fontaine la Font-Ronde et son fond clair, qui servait de lavoir aux lavandières qui venaient autrefois y blanchir leur linge.


La Fonronde, dénommée ainsi par sa forme, a servi aux Bergeracoises du quartier jusque dans les années 1970 (!), date de l’arrivée de l’eau courante dans ce quartier. Cette place où travaillaient les marchands de peau (pélissiers) fut agrandie dans le cadre de la rénovation du quartier historique dans les années 70. Aujourd’hui, place et fontaine offrent une magnifique vue sur l’église St-Jacques (XIIe-XIXe siècles), étape pour les pèlerins sur la route de Compostelle.


Descendons à présent la rue Saint-James pour tomber nez à nez sur la fontaine de Fonpeyre, qui doit son nom au petit menhir, aujourd’hui disparu, qui l’a longtemps surmontée. Elle était, avec la Fonsivade (Fons Vadis, fontaine du gué), l’une des deux fontaines publiques majeures de la ville. En 1643, elle inonda les alentours, son arche de pierre s’étant rompue.
Aujourd’hui on l’appelle la fontaine des Cinq Cannelles, elle est située à l’angle de la rue Saint-James et de la rue des Fontaines qui, en son bas, vers la rue Merline, offre une dernière fontaine imposante : la fontaine des Mazeaux, adossée à la maison Doublet qui abrita les conférences de mai 1577 pour préparer la paix de Bergerac entre protestants et catholiques, signée en septembre 1577, 20 ans avant l’Édit de Nantes.



Des documents datant de 1680 semblent déjà indiquer l’existence de la fontaine des Mazeaux. Moins imposante, une dernière borne fontaine vous fait de l’oeil sur la fin de votre circuit, non loin de Quai Cyrano. Place du Temple, au 2 place du Docteur-Cayla, une borne en fonte a été construite par la marie à la demande du Docteur Cayla pour donner un accès à l’eau potable aux habitants du quartier. La délibération du 6 juin 1873 précise que le docteur prit à sa charge une partie des travaux.


Au chapitre des fontaines et sources…d’histoires, une dernière anecdote pour terminer cette balade inspirante. Il se raconte qu’en 1565 pour célébrer la venue de Catherine de Médicis « les fontaines de la rue des Fontaines crachaient du vin pour réveiller les ardeurs des catholiques ! »